Comment savoir si un meuble est une antiquité ?

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Publié le : 23 décembre 20207 mins de lecture

Pour les amateurs d’objets d’art comme pour les passionnés d’histoire, il est difficile de faire la différence entre antiquités et meubles sans valeur. Heureusement, il existe des experts en la matière capables de faire la distinction en s’appuyant sur différents paramètres. A quoi reconnait-on une antiquité ?

Les antiquités ont au moins 100 ans

Avant toute chose, il faut savoir que pour qu’un meuble soit ancien, il doit avoir au moins 100 ans, sinon il n’est pas considéré comme une antiquité. C’est sur cette base que les experts en œuvres d’art peuvent les distinguer selon l’époque à laquelle ils ont été fabriqués et le lieu d’origine. En ce qui concerne la période, ils peuvent être désignés selon le nom du souverain qui a régné (Louis XV, Charles IV, Napoléon III…), selon le nom de la période intermédiaire (Régence, Directoire, Restauration…), ou selon le nom d’une période particulière (Empire, Elisabéthaine, XIXe siècle…). Ils peuvent également être identifiés par le nom du fabricant ou par la région (Breton, Provençal, colonial de Minorque, colonial des Antilles, etc.).

D’autres facteurs permettent d’identifier les meubles anciens, à l’image du type de bois utilisé, les proportions, les boîtes, les poignées, le cadre et les pieds. De même, un autre aspect pertinent est la conservation du mobilier. Un meuble de plus de 100 ans, ou même moins, a souffert, même un peu, de l’usure et des intempéries, et cela se voit surtout dans les jambes et le dos. Autre caractéristique essentielle dans la vérification des antiquités : la procédure d’assemblage des meubles. En effet, selon l’époque, la forme d’assemblage varie.

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Patine des antiquités et types de bois

Un meuble ancien n’a pas besoin d’avoir une patine uniforme. Elle sera différente dans chaque partie du mobilier en fonction de la façon dont la saleté a été déposée. Le type de bois utilisé est également un bon indicateur pour identifier les antiquités. Selon la période, certains bois ont plus été utilisés que d’autres :

–          Amboine, utilisé à partir du XVIIIe siècle (semblable au noyer) ;

–          L’érable, XIXe siècle, tant en Europe qu’en Amérique ;

–          Châtaignier, fréquemment utilisé dans les provinces françaises au XVIIIe siècle ;

–          Acajou, utilisé en Angleterre à partir de 1730 et pendant la période victorienne, il était généralement ciré jusqu’à une teinte rougeâtre ;

–          Le hêtre, son utilisation est établie à partir du XVIIe siècle. Sa particularité est de ne pas se fractionner ;

–          Le noyer, bien qu’il soit devenu très à la mode entre les années 1660 – 1690, il a commencé à être utilisé dans une plus large mesure à partir de 1735 pour les meubles solides ;

–          L’orme, il était principalement utilisé pour les meubles de la campagne anglaise et les chaises Windsor ;

–          Olivier, il était largement utilisé en Angleterre au XVIIe siècle pour le revêtement de sol en placage ;

–          Pin, utilisé au XIXe siècle pour les meubles qui devaient être peints par la suite. Il était également largement utilisé comme doublure de tiroirs ;

–          Bois de rose, son apogée se situe durant la Régence anglaise ;

–          Chêne, très utilisé en Grande-Bretagne au Moyen Âge et jusqu’à la fin du XVIIe siècle ;

–          Satin, est devenu très à la mode au XVIIe siècle pour faire des commodes.

–          L’if, on le trouve dans les meilleurs meubles d’Angleterre des XVIIe et XVIIIe siècles.

Composants d’un meuble d’antiquité

Outre le type de bois et la couleur qui le caractérise, il est important de prêter attention à la façon dont le mobilier est construit. Par exemple, les panneaux supérieurs d’un meuble d’antiquité sont généralement constitués de plusieurs planches de bois, qui présentent également des fissures. Quant aux tiroirs, il faut les observer minutieusement car certains d’entre eux ont pu être remplacés à un moment donné. En règle générale, leurs revêtements sont en pin ou en chêne.

La plupart des tiroirs du XVIIe siècle sont solides et deviennent plus légers au fil du temps. Comme dans les panneaux supérieurs, des fissures sont visibles. Ce n’est qu’au XIXe siècle que les meubles ont commencé à être polis. Jusqu’au XVIe siècle, les poignées étaient fixées avec une goupille fendue, tandis qu’à partir du XVIIe siècle, les écrous et les vis ont fait leur apparition, accumulant ainsi graisse et saletés. Les noix, à l’époque, étaient circulaires, alors que les plus modernes sont hexagonales.

En ce qui concerne le cadre, rien ne doit être fixé au dos car étant des meubles faits pour être placés contre le mur, ils n’ont pas été polis. Un autre détail à prendre en compte pour identifier les antiquités est celui des ongles. N’étant pas visibles, ils étaient auparavant différents les uns des autres, notamment par la taille. Enième indicateur : les pieds des meubles. Tous les meubles anciens soutenus par des boules aplaties datent généralement du XVIIe et du XVIIIe siècle. Cependant, comme les tiroirs, il faut faire attention car certains pieds peuvent avoir été remplacés.

Pour éviter les mauvaises surprises, il est conseillé de s’adresser à des experts d’objets d’art et d’acheter ses meubles anciens chez un antiquaire reconnu ou lors de ventes aux enchères. Libre à vous ensuite de le rénover si besoins mais là encore pour éviter de lui faire perdre de sa valeur, mieux vaut s’adresser dans un premier temps à un professionnel.

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